• Makkiha de Mossoul : Lettre en temps de persécutions

    Lettre de Makkiha

    métropolite nestorien de Mossoul et d'Erbil

    sur la vérité de la religion chrétienne

     

    traduction par

    Gianmaria GIANAZZA.

     

    Publiée dans "Parole de l'Orient : revue semestrielle des études syriaques et arabes chrétiennes : recherches orientales : revue d'études et de recherches sur les églises de langue syriaque. — vol. 25 (2000), pp. 493-555.

     

    http://documents.irevues.inist.fr/handle/2042/35326 

    Présentation

    De Makkihā, originaire de Bagdad, médecin, moine et prêtre, nommé évêque de Tirhān, et ensuite métropolite de Mossoul et Hazza (1085/6-1092) et enfin patriarche (1092-1109), nous est parvenu un traité sur la paternité et la filiation, et une lettre envoyée à un diacre d'Isphahan, lorsqu'il était métropolite de Mossoul et Erbil.

    Cette lettre, que Saliba ibn Yuhanna reproduit en la qualifiant d'excellente son "Asfār al-Asrār" (Livres des mystères), a été envoyée pour encourager les chrétiens dans une situation difficile. En effet, la campagne puritaine du calife al Muqtadi (1075-1094) avait remis en vigueur les signes vestimentaires distinctifs pour les juifs et les chrétiens, ce qui avait entraîné l'apostasie de plusieurs chrétiens détenteurs de postes importants.

    L'auteur même de la lettre nous dit qu'il a puisé dans les livres ecclésiastiques et que sa réponse n'est qu'un résumé limité au cadre d'une correspondance.

     

    PLAN DU TRAITÉ

    Introduction du compilateur

    § 1

    Introduction de l'auteur  : § 2-18

     

     

    a) Adresse et salutation

    § 2-6

     

    b) Motif et but de la lettre

    § 7-12

     

    c) Cadre de la lettre .

    § 13-18

    1. S'attacher à la vie éternelle  : § 19-87

     

     

    1.1 Exhortation de l'Évangile à la persévérance dans les épreuves

    § 19-33

     

    1.2 Garder la vraie vie

    § 34-40

     

    1.3 L'exemple des saints et des martyrs

    § 41-42

     

    1.4 Les miracles témoignent la vraie religion

     

     

    1.4.1 Descente de la lumière au Saint Sépulcre

    § 44-48

     

    1.4.2 Bénédiction des saints

    § 49-61

     

    1.5 Exhortation de Saint Paul au combat spirituel

    § 62-66

     

    1.6 La foi exemplaire des ancêtres

    § 67-87

    2. Exemple des martyrs à l'époque des rois romains et perses : § 88-137

     

     

    2.1 Le sang des martyrs est semence de chrétiens

    § 88-92

     

    2.2 Constance des martyrs

    § 88-92

     

    2.3 Martyrs d'Orient

    § 93-94

     

    2.3.1 Dubnānšāh

    § 95-105

     

    2.3.2 Les Pères du concile de Nicée

    § 106-114

     

    2.3.3 Simon bar Şabbāʻi

    § 115-137

    3. Épreuves récentes

    § 138-145

    Souhaits finals

    § 146-150

     

     Traduction de la lettre

     

    Introduction de Saliba ibn Yuhanna

     

    [1] 59° section, 3° fondement, 12° chapitre. Nous y mentionnons la copie de la lettre du saint père Mār Makkihā, catholicos et patriarche de l'Orient (que Dieu donne à son âme le repos éternel !), écrite lorsqu'il était métropolite de Mossoul et d'Erbil, et envoyée à un responsable des croyants d'Isphahan, en réponse à sa lettre.

     

    Introduction de l'auteur

     

    [2] L'humble Makkihā, métropolite de Mossoul et d'Erbil, prie pour la continuation de votre vie à tous, ô peuple choisi et assemblée rachetée, afin que vous soyez fidèles.

    Que le Christ vous préserve de tout malheur, visible et caché. Amen.

    [3] Tu m'as écrit, vénérable personne, seigneur bien-avancé dans la foi orthodoxe, diacre pur, pieux et vertueux. [4] (que Dieu prolonge tes jours et ne cesse de te donner soutien et félicité, qu'il illumine ton âme par la pureté de la foi et donne joie à ton corps et à tes sentiments par de bonnes actions, [5] et qu'il te préserve des calamités, avec les respectables fidèles, fils du pur baptême ; qu'il te garde, avec tous les chrétiens qui implorent sa protection, des ruses de Satan et des malheurs et d'un état de tranquillité mélangé à une grande peine).

    [6] À Dieu la louange et le remerciement pour les faveurs et les épreuves ; c'est lui qui accorde les bienfaits, c'est lui qu'on doit remercier.

     

    [7] Ta lettre m'est arrivée (que Dieu te donne son soutien !) : je l'ai lue, me réjouissant de la santé de ta vie (spirituelle), la vraie et éternelle, et de l'autre (matérielle), prêtée et temporelle. [8] Que Dieu te garde en paix, sous la protection de la providence céleste, toi et tout le peuple choisi et béni, muni des sacrements divins, uni dans l'amour chrétien.

    [9] J'ai compris l'objet de ta demande (que Dieu garde ton âme !) : [c'est-à-dire] que je t'envoie un résumé des paroles et des idées contenues dans les saints livres ecclésiastiques, [10] qui renforcent la vraie foi et consolident la religion orthodoxe et soulagent les coeurs accablés, [11] à cause des malheurs inattendus, sans pareil depuis bien des siècles, survenus à la sainte Église orientale et aux disciples de Notre Seigneur Jésus Christ, sauveur du monde (qu'à son souvenir on se prosterne !).

     

    [12] Que Dieu (qu'il soit béni et exalté !) soutienne tous les fidèles par sa miséricorde et nous aide ; qu'il renforce notre faiblesse par sa puissance invincible, et qu'il accomplisse sa promesse, vraie et noble : "Je suis avec vous pour toujours, jusqu'à la fin du monde"  ; "Je ne vous laisserai pas orphelins"1

    [13] Quant à ce que tu m'as proposé (que Dieu garde ta vie !), tu sais que le temps n'est pas suffisant pour t'expliquer ce que tu m'as demandé, et tu peux t'en passer en ayant recours à ce qui est mentionné dans les livres théologiques et l'histoire ecclésiastique. [14] Cependant, selon les limites de la correspondance, je veux t'envoyer en réponse un peu de ce qui est contenu dans les livres religieux, avec la tristesse et les larmes amères et les supplications que j'élève vers Dieu, par les prières dans tous nos lieux saints, afin qu'il ait pitié de nous. Qu'il nous écoute, dans sa miséricorde, et qu'il nous exauce !

    [15] Que ma réponse soit un chemin pour toi et pour ceux qui veulent la lire, et qu'elle soit une invitation à rechercher l'explication de ces vérités dans les livres ecclésiastiques. [16] Ces livres en vérité sont pleins des trésors de la vie, ainsi que le dit le père saint, auteur de la Messe précieuse : "Des champs ensemencés on obtient une récolte délicieuse ; des vignobles une vendange agréable, et des livres de Dieu un enseignement vital"2.

    [17] La récolte et la vendange sont liées à une certaine période ; dès qu'elles sont achevées, les champs et les vignobles restent vides ; mais les livres de Dieu (qu'il soit vénéré et exalté !) augmentent en abondance et en quantité chaque fois qu'on moissonne les épis de leur bienfaits et de leur vertus. [18] Nous visons donc maintenant, nous aussi, ces champs spirituels pour moissonner parmi les paroles de Notre Seigneur Jésus-Christ ce qui nous détourne de l'erreur et nous guide dans le vrai chemin.

     

    S'attacher à la vie éternelle

     

    [19] Il dit (que son souvenir soit exalté et vénéré !) : "Priez pour ne pas entrer en tentation"3. [20] Il fit cette recommandation : "Entrez par la porte étroite. Qu'elle est large la porte, et qu'il est spacieux le chemin qui mène à la perdition, et il en est beaucoup qui s'y engagent ; mais qu'il est étroit et resserré le chemin qui mène à la vie, et il en est peu qui le trouvent"4. [21] Il dit aussi : "Je vous envoie comme des brebis au milieu des loups ; montrez vous donc sages comme les serpents, et dociles et humbles comme les colombes"5.

    [22] La porte étroite signifie la difficulté [d'observer] la loi, qui interdit de s'adonner aux passions et empêche la licence des moeurs. La porte large c'est la concession dans [l'observance] des lois et la facilité des prescriptions et des devoirs ; c'est la mitigation des obligations religieuses.

     

    [23] Un trait évident de la sagesse des serpents c'est de s'empresser de cacher et de protéger leur tête, lorsqu'ils sentent un malheur, sachant qu'elle est le centre des sens et du mouvement, et ils présentent le reste de leur corps aux coups. [24] De la même façon, vous devez garder la perle de votre foi (qui est la tête de votre vraie vie, éternelle, impérissable) et offrir votre corps et vos biens, si vos persécuteurs vous l'imposent et vous y obligent, et si vous n'avez pas trouvé un asile pour échapper à la mort : offrez alors vos corps, et gardez la perle de votre foi : car rien au monde ne peut la remplacer.

     

    [25] Voici un autre trait de la sagesse des serpents : lorsqu'ils vieillissent et que leur peau devient pâle, ils se dirigent vers un trou étroit, y entrent avec effort, changent leur ancienne peau, redeviennent jeunes et sont rajeunis par une peau fraîche et nouvelle. [26] Ainsi vous devez ressembler à leur sagesse et entrer par la porte étroite, vous dépouiller des désirs de l'homme ancien, gâté par les passions mauvaises, et revêtir les propos de l'homme nouveau, affranchi du péché, créé par Dieu dans la justice et la piété. [27] Et lorsque vous avez commis un péché, renouvelez-vous par la contrition : car les larmes de la contrition lavent les fautes, ainsi que l'eau efface l'écriture.

     

    [28] Un trait particulier de l'humilité et de la paix des colombes consiste dans le fait qu'elles ne se fâchent pas et ne se mettent pas en colère, lorsque quelqu'un leur enlève les petits de dessous les ailes, et elles ne quittent pas leur nid. [29] Ainsi le vrai fidèle ne doit pas affaiblir ses sentiments religieux, à cause d'un malheur qui lui survient de la part des méchants.

     

    [30] Il dit : "Méfiez-vous des hommes. Ils vous livreront aux juges, et vous flagelleront dans leurs synagogues ; vous serez traînés devant rois et gouverneurs. [31] Mais quand on vous livrera, ne cherchez pas avec inquiétude comment parler ou que dire : ce que vous aurez à dire vous sera donné sur le moment. Ce n'est pas vous qui parlerez, c'est l'Esprit du Seigneur qui parlera en vous". [32] Il dit : "Vous serez haïs de tous à cause de mon nom. Mais celui qui aura tenu bon jusqu'au bout, celui-là vivra". [33] Il dit : "À quoi sert à l'homme de gagner le monde entier, s'il perd son âme ?"6.

     

    [34] Celui qui craint Dieu et connaît la vérité et préfère la vie promise doit acheter ce qui est noble et grand et ce qui n'a pas d'égal, par ce qui est méprisable et périssable ; [35] il doit garder la vraie vie éternelle, impérissable [36] (qui consiste dans l'union avec l'amour de Dieu - que son nom soit béni ! - vivant et éternel, Créateur de tout être vivant, qui a fait descendre son Verbe éternel dans l'humanité du Christ, Notre Seigneur, a voilé en lui la Sagesse et l'a manifestée en lui), [37] au lieu de cette vie, prêtée, temporelle et périssable. [38] Ainsi l'a dit l'apôtre inspiré Paul : "Qui pourra nous éloigner ou séparer et écarter de l'amour de Dieu en notre Seigneur Jésus Christ ? [39] Grand malheur ou longue captivité, dure persécution, faim pénible, nudité honteuse, ou glaive tranchant ? [40] Je sais bien que ni la mort, ni la vie, ni les archanges, ni les principautés, ni les puissances, ni le monde et tout ce qu'il contient, ni les hauteurs ni les profondeurs, ni aucune autre créature possible ne pourra nous séparer et écarter de l'amour de Dieu en Notre Seigneur Jésus Christ"7.

     

    [41] C'est cet amour qui a rempli les coeurs des anciens prophètes, des saints apôtres et des martyrs. Par cet amour ils ont préféré la mort de leur corps, pour conserver la vie éternelle ; [42] et ils ont eu confiance dans les promesses, grâce aux prodiges éclatants et aux miracles évidents, qu'ils accomplissaient eux-mêmes et qui dépassaient les forces humaines. Et ils furent certains que ces miracles provenaient d'une puissance divine, et non d'une force terrestre. [43] Les vestiges de ces signes anciens se sont conservés jusqu'à nos jours et resteront jusqu'à la fin du monde, afin que celui qui recherche la vérité et aime le bon chemin conclue, à partir du peu qui reste, combien abondant était ce qui a disparu.

     

    [44] Parmi ces prodiges, chaque année, sans faire exception à la règle continuelle, il y a la descente de la lumière dans l'église de la Résurrection à Jérusalem, vers la fin du jour du samedi saint qui précède le dimanche de la résurrection. [45] Cette lumière allume les lampes qui se trouvent au-dessus du saint sépulcre, dans lequel fut déposé pendant trois jours le corps illustre de Notre Seigneur Jésus-Christ. [46] La coupole qui surmonte le tombeau est fermée et scellée avec le sceau du gouverneur de la ville, et le lieu est entouré et surveillé par les gardiens, de peur que les chrétiens n'aient recours à quelque ruse. [47] Ce sont eux qui gardent le tombeau et qui témoignent de la vérité de la descente de la lumière du ciel, afin qu'aucun doute ne puisse atteindre la réalité du récit de la mort de Notre Seigneur, de son ensevelissement, de sa résurrection à la vie, et de son ascension glorieuse au ciel. [48] Que tout le monde sache que Dieu (qu'il soit béni et exalté !) montre son contentement du christianisme par la descente du ciel de ce miracle. S'il n'y avait, dans la religion chrétienne, d'autre prodige évident que celui-ci, il serait suffisant et convaincant pour celui qui recherche la vérité.

     

    [49] Pourquoi [ce signe ne suffirait-il pas ?] alors que dans les couvents bâtis sous les noms des saints apparaissent toujours des prodiges et des miracles à quiconque s'y rend avec foi, tels les guérisons des malades et l'expulsion des démons et l'antidote aux poisons mortels ?

     

    [50] Ainsi en est il de la bénédiction de saint Már Šallita8 : celui qui la reçoit et la garde pendant neuf jours, prend avec la main des serpents et des vipères : ceux ci restent dociles, ne le mordent pas, et, s'ils le mordent, ne lui font aucun mal. [51] Ainsi de la bénédiction de saint Rabbān Hormizd9 : utile contre les serpents et les scorpions, contre les chiens enragés et la stérilité des femmes et des animaux. [52] De même la bénédiction de saint Mār Bābowayh10 à Bawāziğ, qui préserve, par la puissance de Dieu, du venin des chiens enragés, des loups et de chaque bête féroce enragée. [53] Tout le monde sait que ce n'est pas dans la nature de l'huile de préserver des venins mortels, de guérir les différentes maladies et de chasser les démons : mais c'est par la puissance de Dieu, qui habite dans l'huile et qui est mélangée à elle, que s'opèrent ces prodiges. [54] De même la bénédiction de l'apôtre Mār Mārī11 (que son nom soit mentionné en paix !), qui est donnée à sa tombe, deux fois chaque année. [55] De même le prodige de saint Mār Qawmā12 ; qui reste debout depuis environ 900 ans, sans que la corruption ait eu aucun pouvoir sur son corps et que sa chair se soit détachée et que ses membres se soient contractés ou que ses os aient été pulvérisés, comme c'est le cas pour les autres morts. Mais il est comme en sommeil, attendant la voix vivifiante qui le réveillera à la résurrection et le ressuscitera à la vie future. [56] De même l'exaucement des prières au saint martyr Mār Georges13 et les merveilles qu'il opère en faveur de quiconque l'implore avec foi, sur terre, sur mer, en plaine et en montagne. [57] Et, dans différents pays, d'autres prodiges, qu'on ne peut ni énumérer ni mentionner.

     

    [58] Un docteur a dit : "Si tu puises, ô fidèle, avec la main un peu d'eau de la mer et que tu la goûtes, tu sais que toute la mer est amère et salée ; [59] et si tu bois une gorgée d'eau douce d'un fleuve, tu sais, par le peu que ton palais a goûté, que toute l'eau du fleuve est douce et bonne". [60] De même, selon cette comparaison, si tu as constaté dans ta religion l'existence d'un seul prodige évident, dont aucun autre semblable ne peut être accompli par personne, tu dois en déduire l'authenticité de tous les prodiges mentionnés dans les livres saints, même si tu n'en as pas été le témoin oculaire. [61] Un seul de ces prodiges que l'on a rapportés dirige vers le bon chemin celui qui recherche la vérité et préfère la vie et le salut.

     

    [62] L'apôtre inspiré Paul dit : "Endossez toute l'armure de Dieu, afin que vous puissiez résister au malin et le vaincre ; restez donc fermes, prêts et bien armés. [63] Tenez-vous debout maintenant, avec la justice et la vérité pour ceinture, la piété pour cuirasse, l'évangile de la paix pour chaussures. [64] Couvrez-vous avec le bouclier de la foi, grâce auquel vous pouvez éteindre toutes les flèches enflammées du Mauvais ; mettez sur la tête le casque du salut et dégainez le glaive de l'utilité, c'est-à-dire la Parole de Dieu. [65] Vivez dans la prière et les supplications en tout temps, dans l’Esprit, sans cesse"14.

     

    [66] L'apôtre inspiré Paul dit : "Par la foi, nous comprenons et nous savons que le monde et toutes les créatures ont été formés par la parole de Dieu et ce que l'on voit provient de ce qui n'existait pas et qu'on n'a pas vu"15.

    [67] Explication des vertus de la foi mentionnées dans la Bible.

    [68] La foi a fait supporter aux martyrs et aux saints l'amertume des souffrances, pour être couronnés du diadème de la beauté et de la gloire, et pour atteindre les plus hauts rangs de la vénération et de l'honneur.

    [69] La foi préserva les saints pères des passions mauvaises, pour gagner les beautés et les bonnes oeuvres, et pour chercher les biens profitables.

    [70] La foi donna à Job, fils de Zerah, la force de supporter les grandes adversités, les épreuves difficiles et dures et les souffrances intenses par lesquelles il a été éprouvé. Grâce à ces épreuves il a avancé en vénération, et son souvenir s'est accru : Dieu, le saint, a loué sa foi et sa vertu, en disant : "Un homme tel que Job n'a pas d'égal sur terre"16.

    [71] La foi préserva du péché Joseph, fils de Jacob, et le sauva de l'angoisse de la prison et de l'avilissement de l'esclavage.

    [72] Par la foi, les Israélites ont marché sur le fond de la mer avec les femmes, les enfants et les fardeaux, l'eau s'étant arrêtée à droite et à gauche, empêchée de couler et de passer.

    [73] Par la foi, les saints, de retour de Babylone, apportèrent de la boue du puits dans lequel on avait jeté le feu de l'autel du Seigneur, au temps de la captivité ; et, après 70 ans, cet extrait de boue se remit à brûler et ils eurent le feu sacré, comme auparavant.

    [74] La foi sauva le prophète Daniel de la violence des infidèles, à Babylone, et, dans la fosse, lui rendit dociles et soumis les lions féroces.

    [75] Au temps de Nabuchodonosor, lors de l'influence des envieux et de la délation des méchants, la foi préserva Ananias, Azarias et Misaël de la violence du feu, qui se changea tout autour d'eux et au-dessous d'eux en fraîcheur et en protection : ils restèrent ainsi debout, marchant et louant Dieu.

     

    [76] Dans le désir de terminer le récit, le peu de ce qui est mentionné et beaucoup de ce qui est connu suffit et dispense de détails ultérieurs.

    [77] Celui qui croit et suit le bon chemin gagnera ; et celui qui ne croit pas et est hostile se repentira.

     

    [78] Heureux celui qui aura bâti sur la vraie foi le fondement de son oeuvre et de sa croyance, et aura élevé sur la justice et les bonnes oeuvres les colonnes de sa résolution et de ses efforts ; [79] et aura suivi la grand-route excellente du salut, et se sera attaché au lien solide de l'aumône ; [80] et aura cherché Dieu par le don de la béatitude, et aura cru dans celui qui est le médiateur de tout bien et qui fait ressusciter les morts, [81] Jésus Christ, Verbe éternel de Dieu, qui sauve du malheur de la mort du péché, et qui guérit de la corruption humaine ; [82] et aura été docile à l'Esprit Saint, secours de celui qui pratique l'obéissance, qui parle par la bouche des prophètes de ce qui est agréable à écouter et qui est conseiller dans le chemin [de la bonne voie] ; [83] et aura aimé la justice et la voie éclairée, et aura revêtu la beauté du saint baptême ; [84] et aura été marqué du chrême de l'onction et de la médiation sacerdotale, et aura communié à l'hostie du salut et du pardon dans les mystères divins, et aura baisé la croix et aura cru à la crucifixion ; [85] et se sera dirigé vers l'orient dans sa prière, et aura cru à la résurrection et au jugement, et aura craint la terreur du feu et du châtiment ; [86] et aura manifesté sa foi avec un langage clair, et sa soumission avec une certitude vraie ; [87] et se trouvera, le jour du jugement, parmi les compagnons de la droite, et remportera la victoire suprême avec les fidèles, et sera trouvé digne de la miséricorde de Dieu, Seigneur du monde.

     

    Exemple des martyrs à l'époque des rois romains et perses

     

    [88] Une aide pour raffermir la foi et consolider la croyance c'est ce qu'on trouve dans les récits des amis de Notre Seigneur le Christ et de leur martyre, à l'époque des rois grecs et perses, de leur patience, de leur empressement à répandre leur sang et [à donner] leur vie, ainsi que le sang de leurs enfants, à quitter la douceur et les plaisirs de ce monde. [89] Ils se hâtaient pour présenter à Dieu leur corps en sacrifice ; et chaque fois qu'on en tuait un, une centaine environ se faisait chrétiens.

     

    [90] On raconte qu’un roi Romain infidèle, avant de devenir chrétien, s'était obstiné à massacrer des martyrs, et en avait tué un grand nombre. On dit donc au roi : "Voilà que tu augmentes leur nombre, alors que tu crois le réduire". Il répondit : "Comment cela se fait-il ?". [91] On lui dit : "Tu en as tué hier un certain nombre, et voici qu'un même nombre s'est fait chrétien". Il demanda : "Quelle en est la raison ?". On lui répondit : "Les gens disent qu'ils voient un homme descendre du ciel pour les encourager". Alors il ordonna de cesser le massacre. [92] Ces paroles ont été la cause de sa conversion au christianisme et de son abandon de l'impiété et de la fin de la persécution des saints.

     

    [93] Regardez donc ceux-là, eux qui avaient le discernement religieux et la certitude solide et la fidélité et l'excellence de la foi ; comment ils restaient vaillants dans leurs propos, contents, joyeux, heureux, même atteints par l'épée et par toutes sortes de supplices. [94] Les uns étaient écorchés vifs, d'autres on leur coupait les membres, tandis qu'ils regardaient ; les uns étaient brûlés par le feu, d'autres étaient jetés aux bêtes féroces. Dans ces tourments indescriptibles ils restaient complètement attachés à la religion chrétienne.

     

    [95] Parmi ce qui affermit la foi, il y a aussi le récit de la sainte martyre connue sous le nom de Duhnašah, fille du roi d'Ahwāz.

    [96] Son père, un jour, avait fait tuer avec obstination des martyrs, disciples du Christ, et elle était assise dans le palais devant sa coiffeuse en train de lui tresser les cheveux. [97] Elle leva les yeux vers les âmes des martyrs, tués par ordre de son père : elles volaient au ciel, sous forme de lampes brillantes. [98] Touchée par ce spectacle, elle trouva un prétexte pour s'excuser auprès de sa coiffeuse, qui n'avait pas terminé son travail. [99] Tout à coup elle descendit du palais, et se mêla, déguisée, à la foule des martyrs, et elle fut martyrisée, elle aussi, avec eux, sans avoir été reconnue. [100] Les serviteurs, partis à sa recherche et ne l'ayant pas trouvée, en informèrent ses parents, et ils se mirent à sa recherche, jusqu'à ce qu'ils trouvèrent sa tête coupée, jetée parmi les autres, qu'ils reconnurent à cause de ses cheveux. [101] Ils avaient demandé à la coiffeuse de ses nouvelles, et celle-ci leur raconta qu'elle lui avait dit : "Vois-tu ces lampes qui s'élèvent au ciel ?" Je ne vois rien du tout - lui répondis-je. À ce moment-là elle se leva promptement, et descendit du palais. [102] Ce fait aussi fut la cause de la conversion de beaucoup de gens au christianisme. [103] Ensuite Dieu (qu'il soit béni et exalté !) envoya un vent impétueux qui rassembla, sur les martyrs, de la terre en forme de colline (vestige qui reste jusqu'à ce jour). Sur cette colline poussèrent beaucoup de plantes et d'herbes aromatiques. [104] Et jusqu'à ce jour les chrétiens de cette région implorent la bénédiction de Dieu dans cet endroit. [105] Cette vertu n'existe que dans la religion chrétienne : c'est un héritage qu'on constate chez les chrétiens, jusqu'à la fin du monde.

     

    [106] Nous devons imiter la foi des ces 318 saints Pères17, choisis parmi 2048 patriarches, métropolites et évêques : ils étaient semblables aux anges par la piété, aux étoiles du ciel par la splendeur et la lumière. [107] Le roi victorieux Constantin n'en choisit pas d'autres, dans la controverse contre les partisans des hérésies et des schismes, et dans la recherche de la vérité. [108] Il avait constaté, ainsi que ses hauts dignitaires, leur intégrité doctrinale et leur énergie dans la défense de la vérité, et il avait remarqué les cicatrices qu'ils portaient, car ils avaient tous subi des tourments de la part des ennemis de la vérité. Ces cicatrices témoignaient de leur bonheur et de leur conduite irréprochable : [109] les uns avaient eu les pieds coupés, d'autres les yeux crevés, d'autres les mains coupées, d'autres les dents arrachées ou les ongles enlevés ou les côtes brisées. [110] Thomas, évêque de Maraš18, avait passé 22 ans en prison, à cause des Ariens, qui, vu l'ardeur avec laquelle il s'opposait, l'avaient accablé de tortures, sans aucune pitié. [111] Dès qu'ils s'aperçurent qu'ils étaient protégés par les rois, ils se mirent à lui couper chaque année un membre : il était donc privé d'oreilles, de nez, de lèvres, de mains, de pieds et de dents, tel un bois noirci brûlé par le feu, à cause de sa vie austère et mortifiée. Et l'on avait fait pour lui beaucoup de commémorations, car les fidèles le croyaient déjà mort".

     

    [112] Dans ce saint concile étaient présents ceux qui avaient ressuscité des morts et accompli des signes prodigieux : tel Saint Jacques, métropolite de Nisibe, qui avait ressuscité un mort, pendant le concile en la présence du roi victorieux Constantin. [113] Quand ils étaient assis, on en comptait 319 ; mais les chaises vides étaient au nombre de 318. Personne ne doutait que le Christ, Notre Seigneur, (qu'à son souvenir on se prosterne !) était présent parmi eux, selon sa promesse (sa parole est authentique !). [114] Tous avaient supporté, par amour du Christ, toutes sortes de tortures ; et personne parmi les 318 n'était sans cicatrice, à l'exception de onze pères. Que les prières de tous ceux-là gardent tous les croyants. Amen !

     

    [115] Parmi les récits les plus éclatants, qui fortifient notre certitude et raffermissent notre espérance et encouragent notre patience dans l'amour du Christ, Notre Seigneur, on lit l'histoire de Mār Simon, fils de Şabbā'i, catholicos et patriarche de l'Orient (que ses prières nous accompagnent !), qui fut martyrisé, avec 103 personnes, dont des métropolites et des évêques, et avec un grand nombre de fidèles, de moines, de prêtres, de diacres et de laïques. [116] Ils furent les premiers martyrs d'Orient, au temps de Sapor, roi de Perse, l'an 655 d'Alexandre, dans la région d'Ahwāz, à Karh Lidān. [117] Après bien des vicissitudes, lui et ses compagnons furent arrêtés par le roi, qui ordonna de démolir les églises de Madā'in et Asfanir, car ils avaient refusé d'embrasser sa religion.

    [118] Ce père rassembla ses fidèles et les encouragea, en disant : [119] "Considérez, mes enfants, les prophètes tués et les apôtres lapidés. Vous devez savoir que Dieu (qu'il soit vénéré et exalté !) n'est pas faible et que le Christ n'est pas méprisable ; au contraire il veut montrer sa puissance dans les faibles qui supportent les tortures pour son amour. Il est votre secours, si vous levez vers lui vos coeurs, et il renforce notre faiblesse et nous rend courageux dans le combat. [120] Vous devez être certains, dans vos âmes, que cette épreuve finira, et elle sera suivie de joie et de paix ; [121] et que les églises qu'on a détruites seront rebâties avec gloire et seront décorées de bonnes actions. Même si on a démoli nos églises, nous ne devons pas nous attrister : car nous avons un édifice au ciel, non fait avec des mains des hommes. Il ne se trouve pas à Madā'in, à Asfanir et à Kūhio mais dans la Jérusalem d'en-haut, qui est au ciel. [122] Voilà que je vais au palais du roi, et je ne sais pas ce qui va arriver ensuite. [123] Tenez-vous prêts, revêtus de la cuirasse de la foi et du martyre, afin que vous ne soyez pas transpercés par les flèches de l'ennemi, lorsqu'il se range en ba taille devant vous. [124] Je vous dis ceci, en vous mettant en garde, tel un père qui met en garde ses fils : gardez les commandements de Notre Seigneur, afin qu'il vous garde. Aimez celui qui vous a honorés et a donné sa vie pour nous faire vivre par sa mort. Conservez la vraie foi, dans la proclamation de l'unicité de la substance éternelle du Créateur et la trinité des hypostases des attributs éternels, le Père, le Fils et l'Esprit Saint. [125] Supportez pour cette foi les souffrances nombreuses et tout genre de mort pénible et violente. [126] Souvenez-vous de la parole de l'apôtre inspiré Paul : "La parole est véridique et digne de foi : Si nous mourons dans l'obéissance à Christ, nous avons confiance que nous vivrons avec lui ; et si nous souffrons pour lui, avec lui nous régnerons19. [127] Je vous ai confié mes volontés, car je sais que vous ne verrez plus mon visage une autre fois, car je veux me sacrifier pour la foi, et pour le peuple de Dieu. [128] À cela me pousse la miséricorde de Notre Seigneur, le Christ : qu'il soit avec moi, et avec tous, pour les siècles des siècles. Amen".

    [129] À ces paroles, ils se mirent à pleurer abondamment, à cause de la séparation du pasteur vigilant, et du départ de l'administrateur attentif, du départ du chef distingué et parfait, et de l'éloignement du maître sage et du Père clément et compatissant [130] Ce qui les avait le plus poussé aux larmes, c'était lorsqu'il avait dit : "Vous ne me verrez plus une autre fois".

    [131] Ensuite Mar Simon se mit à les consoler et à les soulager et à les embrasser. Il pria pour eux et les bénit. [132] Après sa prière, il partit pour Ahwāz, où il fut couronné du diadème du vrai martyre, avec ses compagnons, le vendredi de la passion du Christ, Notre Seigneur, le Messie (que son souvenir soit exalté !). [133] Il avait été précédé dans le martyre par Kuštāzād, chambellan du roi, qui avait été tué le jour précédent. [134] Saint Simon les encourageait, en disant : "Foulez, mes bien-aimés, l'aiguillon de la mort, qui a été brisé par le Christ, Notre Seigneur", 135 Ensuite il dit : "Où est, ô mort, ton aiguillon, et où est, ô shéol, ta victoire ?"20. [136] Saint Simon fils de Şabbāʻi fut le dernier à subir le martyre.

    [137] Que ses prières, et les prières de tous les martyrs gardent tous ceux qui croient au Christ, Amen !

     

    Épreuves récentes

     

    [138] Considérons la récompense de ceux qui ont travaillé une seule heure dans la vigne spirituelle, et ont obtenu le même salaire et la même récompense que les premiers [ouvriers] qui ont supporté le poids du jour et sa chaleur, à l'époque actuelle dans la ville de Mossoul, proche et non lointaine. [139] L'or de leur foi fut vérifié et fut extrait pur de la gangue de la fraude. Ce sont les trois fils d'Israël21, le chef vertueux et le chrétien parfait, et c'étaient eux mêmes des chefs croyants, des secrétaires renommés et des ministres bien connus auprès des rois et des gouverneurs (que Dieu donne repos à leurs âmes avec les martyrs et les saints !). [140] Ils ont imité les martyrs dans leur attachement à la religion ; ils ont supporté toutes sortes de tourments avec docilité, et ils sont restés attachés à l'amour du Christ, Notre Seigneur, sauveur du monde. [141] On leur arracha les ongles et les dents, on déchira leur chair, et on la leur donna en nourriture, on noircit leur yeux avec un fer brûlant, après leur avoir proposé de nombreuses fois de renoncer à la religion chrétienne, pour échapper à la mort. Mais ils n'ont pas fléchi, et n'ont pas obéi, et leur intention n'a pas cédé. [142] Ils ont livré leurs corps à la mort, ils ont été étranglés et crucifiés, tandis qu'ils étaient à jeûn et que chacun d'eux conservait dans la bouche un morceau de Hanan22 [143] Ils ont gagné la couronne du martyre et l'héritage du royaume des cieux, avec l'ensemble des martyrs. [144] Leurs corps furent enterrés avec honneur dans la sainte église, ainsi qu'il convient pour ceux qui ont préféré l'amour du Christ à leur propre vie.

    [145] Qu'à eux soit la béatitude et à leurs âmes le bonheur avec les martyrs et les saints.

    Que Dieu nous fasse profiter de leurs prières, Amen !

     

    [146] Que le Christ, Notre Seigneur et notre Dieu, qui a dit dans son Évangile vivant : "Je suis la voie, la vérité et la vie"23, vous donne une vie longue et respectée, excellents frères et honorables chefs et vénérables anciens, vrais fidèles orthodoxes victorieux, membres respectables du corps ecclésial ; [147] qu'il renforce la pureté de vos intelligences par sa puissance invincible ; qu'il vous unisse par son amour limpide et vrai, afin qu'aucun obstacle ne vous inquiète, ni qu'aucune tristesse ne vous affaiblisse, ni qu'aucune richesse ou qu'aucun pouvoir ne vous trompent.

    [148] Qu'il vous sauve, vous tous, de toutes les difficultés temporelles et de tous les obstacles, et vous donne force et puissance, lui qui est le chef de votre vie impérissable, afin que vous puissiez vaincre le malin et toutes ses ruses. [149] Qu'il vous prépare un temps porteur de joie en sa présence glorieuse ; que sa droite puissante vous dirige et que sa providence garde vos maisons, et que sa bénédiction descende abondante sur vous, et vous donne grâce aux yeux des rois et des humbles, et qu'il augmente votre nombre, et qu'il vous donne mille fois plus. [150] Et que la grâce de Dieu soit avec vous et vous garde, vous, vos fils et vos filles, de tout mal, caché et visible, par les prières de la Sainte Vierge, mère de la lumière et de la vie, et de tous les saints. Amen.

     

     Notes

    1Mt 28.20 et Jn 14.18

    2Citation non identifiée, supposée être tirée d'un écrit soit de Théodore de Mopsueste, soit de Nestorius, auteurs l'un et l'autre, selon les syriens orientaux, d'une anaphore liturgique, auxquelles il faut ajouter celle d'Addaï et Mari.

    3Mt 26.41

    4Mt 7.13-14

    5Mt 10.16

    6Pour les § 30-33 : Mt 10.17-21 ; Mt 10.22 et Lc 9.25

    7§ 38-40 : Rom 8,35 et Rom 8.38-39

    8Már Šallita est un moine, originaire d'Alexandrie, qui après avoir lutté contre les Ariens, alla à Nisibe et à Beit Zabdaï et y fonda un couvent (IVe siècle).

    9Moine persan du VIIe siècle, fameux pour le couvent bâti dans la montagne au nord-est de Alqoš, à environ 2 km du village

    10Catholicos de l'Orient (457-484)

    11Selon la tradition syriaque orientale, Māri, l'un des deux messagers envoyés à Jésus par Abgar, roi d'Édesse, avec Addaï, un des 70 disciples, ont prêché l'Évangile dans leur pays

    12Un dentride du VIIe siècle

    13Moine syriaque oriental, crucifié par Chosroès II, l'an 615

    14§ 62-65 : Ephesien 6.13-18

    15Heb 11.3

    16Job 2.3

    17Le concile de Nicée (325) est nommé, chez les syriens, le concile de 318 Pères.

    18Il y a semble-t-il une confusion de nom entre Salomon de Maras, qui fut présent au Concile de Nicée, et Thomas de Maras, favorable aux monophysites et exilé pour cette raison par Justinien en 518.

    192 Tim 2.11-12

    201 Cor 15.55

    21Ces "néo-martyrs" ne sont pas identifiés.

    22Boisson ou nourriture faite avec la poussière des tombeaux des saints et des martyrs.

    23Jn 16.6


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